La psychologie fait partie intégrante du Diabète LAB et toutes les études réalisées par son équipe suivent des concepts développés dans cette discipline, plus précisément dans celui de la psychologie de la santé. Il s’agit, pour la résumer de manière générale, de l’étude des facteurs psychologiques, comportementaux et sociaux qui ont une influence sur la santé et la maladie, ainsi que la façon dont les individus peuvent améliorer leur bien-être et gérer les maladies. Mais nous allons voir ça plus en détails avec Coline Hehn, psychologue de la santé et attachée de recherche au sein du Diabète LAB ⤵️
Que veulent dire tous ces « psy » ?
Au-delà d’une spécialité comme la psychologie de la santé, il est nécessaire de redéfinir le métier de psychologue, bien trop souvent confondu avec le métier de psychiatre. En effet, un psychiatre est un médecin et docteur en médecine, qui a effectué un internat en psychiatrie. Il a la possibilité de prescrire des médicaments au patient en plus du travail qui est réalisé lors des séances. Un psychologue, quant à lui, a effectué cinq années de formation à la faculté de psychologie, à l’université. C’est un titre qui est désormais protégé et il est nécessaire d’être inscrit auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour pouvoir exercer. Il ne peut pas prescrire de médicaments lors des séances et propose des prises en charge psychologiques, des espaces de parole pour les patients et une écoute active. On peut également définir le métier de psychothérapeute qui lui concerne des professionnels de la santé mentale qui auraient réalisé plus de 400h de stage auprès d’un autre psychothérapeute et qui exerce de ce fait la psychothérapie. C’est un titre qui est tout autant protégé que celui de psychologue. Un psychiatre peut être également psychothérapeute, tout comme un psychologue.
De quoi parle-t-on avec la psychologie ?
Les fondements de la psychologie datent de la fin du XIXème siècle. Toutefois, cette discipline se renouvelle et désormais peut être définie comme l’étude scientifique du fonctionnement humain, du comportement des individus et de leurs processus mentaux. Elle est centrée sur un objet d’étude complexe (l’être humain) qui peut, et doit, être abordé de manière très différente en fonction de chaque clinicien. Il n’existe pas aujourd’hui une et une seule théorie du fonctionnement humain. Tout comme en médecine, de nombreuses spécialités existent en psychologie comme par exemple la psychologie du travail en entreprise, la neuropsychologie qu’on peut retrouver à l’hôpital ou encore au sein des EHPAD, la psychologie du développement avec par exemple les psychologues de l’éducation nationale ou encore, et ce qui nous intéresse, les psychologues de la santé qui travaillent au plus près des personnes atteintes de pathologies chroniques notamment. Nous pouvons l’imager de la façon suivante :

Nous avons un tronc commun et de nombreuses branches qui se développent ensuite, où chaque étudiant en troisième année de psychologie peut choisir où s’épanouir dans le cadre de son approfondissement et de sa professionnalisation.
Pourquoi la psychologie de la santé au Diabète LAB ?
La psychologie a déjà été abordée au sein du Diabète LAB et continuera de l’être de par les enjeux qui l’entourent. En effet, de nombreuses étapes jalonnent le parcours de vie d’une personne atteinte de diabète et peuvent être abordées à travers le prisme de la psychologie. Prenons comme exemple la relation avec autrui et l’impact de la maladie sur le couple, l’importance d’avoir un suivi « psy » ou encore l’identité de « patient diabétique », thématiques qui ont déjà été développées dans le magazine du site du Diabète LAB.
La psychologie de la santé est une sous-discipline récente de la psychologie, datant du début des années 1980. Elle peut être décrite comme l’utilisation des connaissances fondamentales de la psychologie pour comprendre la santé et la maladie (Matarazzo, 1984). Dans le cadre de la psychologie de la santé, l’objectif est d’encourager des comportements et modes de vie sains, de prévenir diverses maladies et d’améliorer la prise en charge des patients ainsi que celle de leur entourage (Sarafino, 1994). Ainsi, en définitive, nous ne sommes pas dans un modèle biomédical mais bien biopsychosocial, avec une meilleure compréhension de la pathologie et de son impact dans la vie quotidienne des patients (Fisher & Tarquinio, 2014). Les santés mentale et physique fonctionnent ici ensemble.
Dans le cadre du diabète, la vie quotidienne des patients est au cœur de la prise en charge. En effet, les habitudes de vie, la vie avec la maladie, les rendez-vous et les interactions avec les différents spécialistes, les échanges avec l’entourage ou les pairs font parties de la vie de tous les jours. Tous ces aspects intéressent la psychologie de la santé et sont sujets à être étudiés.
C’est pour cette raison que la psychologie de la santé est un élément à part entière du Diabète LAB et continuera à l’être. De nombreuses thématiques sont à aborder comme le vécu avec la maladie, l’annonce du diagnostic, l’acceptation (ou non) du diabète, la relation avec les personnes qui nous entourent, le fardeau de la maladie et la charge mentale qui en découlent… Tout cela fera l’objet d’une prochaine publication dans le magazine du site du Diabète LAB. Restez à l’affût !
Sources :
- Matarazzo, J. D. (1984). Behavioral health: A 1990 challenge for the health sciences professions. In J. D. Matarazzo, S. M. Weiss, J. A. Herd, N. E. Miller, & S. M. Weiss (Eds.), Behavioral health: A handbook of health enhancement and disease prevention. New York: Wiley.
- Sarafino, E. P. (1994). Health psychology: Biopsychosocial interactions (2nd ed.). John Wiley & Sons.
- Fischer, G., Tarquinio, C. (2014). Les concepts fondamentaux de la psychologie de la santé. https://doi.org/10.3917/dunod.fisc.2014.01
- Bruchon-Schweitzer M., Boujut É. (2014). Psychologie de la santé : concepts, méthodes et modèles, Paris, Dunod, 2e édition.