Le Diabète LAB a souhaité investiguer le syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS). Nous vous proposons de lire une synthèse de l’étude menée en janvier 2018.

Diabétiques de type 2 particulièrement concernés

L’apnée du sommeil est connue pour être associée à un risque de diabète et/ou de maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle en particulier). Près de 30% des personnes qui ont le syndrome d’apnée du sommeil ont un diabète de type 2.

Le dormeur souffre de pauses respiratoires involontaires (apnées) ou de diminution du débit respiratoire (hypopnées) pendant quelques secondes voire plusieurs minutes, et peuvent se répéter des centaines de fois pendant son sommeil. Ces difficultés respiratoires provoquent des micro-réveils de quelques secondes dont le dormeur n’a pas forcément conscience. Et cela n’est pas sans conséquences sur sa santé, sa qualité de vie, mais aussi sur celle de ses proches. L’apnée du sommeil diminue l’espérance de vie, et la qualité de vie, car les patients se sentent très fatigués.

Un masque pour traiter le syndrome

Pour traiter le syndrome, il existe différents dispositifs, et certains patients peuvent se voir proposer de s’équiper d’un appareil de ventilation par Pression Positive Continue : la PPC. Ce traitement de référence se compose d’un masque qui se pose sur le visage, d’un tuyau relié à une machine (un appareil de PPC) qui est un générateur de pression. Une machine branchée au secteur et reliée à masque à placer sur le nez. Cet appareil insuffle de l’air en continu par le nez, grâce à un masque que la personne porte la nuit. L’air insufflé empêche la survenue d’arrêts respiratoires nocturnes. Il est conseillé aux patients de l’utiliser toutes les nuits, pendant plusieurs heures.

Tous les patients ne sont pas traités par PPC et il existe d’autres dispositifs. Il parait important de prendre en compte le sommeil et ses troubles, en parallèle des comportements relatifs à l’alimentation et à l’activité physique.

Une étude sociologique significative

Au total, 17 personnes ont été interrogées : 15 faisant de l’apnée du sommeil et utilisant une PPC, dont 5 étant aussi diabétiques, ainsi que deux conjointes de ces patients.

Le Diabète LAB a fait le choix d’avoir des échanges individuels, plutôt que de vouloir la représentativité comme cela est généralement fait avec des questionnaires. Ces échanges ont duré, pour chacun, plus d’une heure. C’est un temps nécessaire pour comprendre toute l’histoire personnelle de la personne enquêtée.

Principaux résultats de l’étude Diabète LAB

Comme nous nous y sommes engagés, voici les principaux éléments que nous tenons à partager avec vous :

Les forts ronflements, et la fatigue au réveil et tout au long de la journée, malgré des longues nuits sont les principaux signes qui ont amené les personnes interrogées dans cette étude à en parler à leur médecin, et à être orienté(es) la plupart du temps vers un spécialiste du sommeil, par exemple un pneumologue.

Selon les personnes interrogées il n’y a pas besoin d’être très à l’aise avec les technologies en général, car l’appareil (PPC) est facile à utiliser, presque intuitif. Le masque est assez facile à positionner et relativement confortable.

Certains enquêtés mentionnent quelques inconforts avec cet appareil : la gêne à respirer, la sensation d’avoir le nez trop sec, le fait que l’air s’échappe du masque et occasionne un sifflement gênant pour le patient et son conjoint, la gestion de l’humidificateur qui occasionne du bruit, la pression qui est trop forte.

Toutes les personnes interrogées félicitent les conseils du technicien de domicile qui se déplace chez le patient pour la mise en place de l’appareillage et qui l’aide à l’utiliser la machine (la PPC) : par exemple, il leur a appris à utiliser l’humidificateur qui sert à humidifier l’air administré par l’appareil pour apporter plus de confort respiratoire.

La difficulté la plus importante est celle de maintenir une régularité dans le port du masque toutes les nuits, plusieurs heures par nuit. Certaines personnes ont pu bénéficier, en plus des conseils du technicien, d’appels téléphoniques d’un coach sommeil personnel. Une écoute active et des encouragements qui permettent de persévérer à porter le masque et qui est nécessaire pour se soigner. Le coach sommeil personnel est perçu par le patient comme son confident avec lequel il parvient à partager son intimité sans gêne, sans que ce soit intrusif.

Le/la conjoint(e) du patient a également joué un rôle important dans le diagnostic grâce à ses incitations pour parler des symptômes au médecin. Faire chambre à part n’est pas la règle dans les couples, que ce soit à cause des ronflements avant l’appareillage, ou malgré la présence de l’appareil parfois bruyant.