Timothée 29 ans, sous injection d’insuline, Isabelle, 64 ans, sous médicament, nous expliquent que le fait de se mettre à table à noël n’est pas une crainte ou une angoisse ; et le diabète est ni plus ni moins présent dans leurs pensées. C’est un repas « particulier pour tout le monde mais ça n’a rien à voir avec le diabète » précise Isabelle. Même si cela reste toutefois, pour Timothée, une gestion plus importante qu’un repas du quotidien parce que « ce sont des repas qui durent dans le temps, riche en graisse, avec du vin, donc je ne dis pas que c’est hyper facile à gérer ».

Un travail d’anticipation pour adapter la dose d’insuline

Pour Timothée, le « diabète n’est pas une tare, je le mets même en avant, à mon boulot tout le monde le sait, et pour moi c’est plutôt une force même ». Il n’est pas gêné de faire son injection d’insuline à l’instant où le repas est servi, « j’ai aucune honte, le diabète ça fait partie de moi donc je n’ai pas à m’en cacher ». Pendant les longs repas familiaux qu’il n’organise pas lui-même, il se laisse porter mais face à son plat, « je calcule les glucides grosso modo et j’adapte la dose d’insuline de ma pompe en fonction, car c’est un peu compliqué de demander aux gens ce qu’ils ont prévu de A à Z ». Cela implique un petit travail d’anticipation à chaque étape du repas, explique Timothée.

Apprendre à s’accorder des « bulles de respiration »

Isabelle sait qu’elle ne mangera pas de grosses quantités, elle fait attention : « je sais que je ne vais pas boire beaucoup de champagne, prendre seulement un peu de foie gras et puis c’est tout. Je sais que le lendemain je ferai plus attention. C’est comme tout un chacun en fait ». Ce serait plutôt son diabétologue qui l’inciterait à s’accorder quelques « bulles de respiration » tant que cela reste occasionnel : « il me dit qu’il faut vivre, qu’il faut profiter de la vie ! ».

Timothée ne se prive pas à noël car justement, « je me suis bien régulé cette année, donc ce n’est pas grave si je fais un écart de temps en temps, au pire je fais une hyperglycémie après, mais j’ai toujours mon insuline sur moi pour corriger ».

Avec le bon outil, c’est plus simple de passer un bon noël !

Il y a 6 ans, quand Timothée était sous stylo d’injection d’insuline, ce n’était pas la même chose. Pour gérer son diabète au moment des repas des fêtes de fin d’année, « il fallait avoir sa petite aiguille avec soi, son stylo, lever son t-shirt pour se piquer dans le ventre et si on avait de la lipodystrophie c’était dans la cuisse ». Aujourd’hui, grâce à sa pompe à insuline, il peut « tenir une conversation avec quelqu’un et appuyer en même temps sur les boutons ».

« Comment ça va ton diabète ?! »

Pour Isabelle, à Noël, pas question de parler du diabète à table : « on ne parle pas de ça à table nous ! ». Sauf parfois au jour de l’an, avec une amie, diabétique elle-aussi, mais « pas plus que ça ». La discussion ne dure jamais longtemps parce « qu’on ne passe pas notre temps à parler de ça ». Isabelle donne simplement sont avis à son amie concernant la gestion de son diabète mais cela s’arrête là.

« Ils se soucient simplement de mon bien-être »

Du fait que Timothée ne cache pas son diabète, le sujet arrive rarement sur la table, car « c’est quelque chose de banal ». Il y seulement une personne en particulier qui aborde le sujet assez régulièrement : « c’est quelqu’un qui s’appelle la maman ! », dit-il en riant. C’est la seule, avec certains oncles et cousins, à lui demander comment va son diabète assez fréquemment, notamment pendant les repas familiaux. Et Timothée ne le ressent pas comme une lourdeur, « ils se soucient simplement de mon bien-être ».

 

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