MEMO - APNÉE DU SOMMEIL
QU'EST-CE QUE C'EST ?
DÉFINIR
L’apnée du sommeil, qu’est-ce que c’est ?
Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est un trouble du sommeil qui se manifeste par des épisodes répétitifs de fermeture partielle ou complète des voies respiratoires (voies aériennes supérieures).
La langue et les tissus du palais se relâchent au cours du sommeil et empêchent le passage de l’air vers les poumons. La respiration s’arrête pendant plusieurs secondes.
Ce phénomène est normal lorsqu’il se produit moins de 5 fois par heure. Il entraîne des conséquences négatives quand il se produit plus fréquemment.
Ces pauses respiratoires privent le corps d’oxygène et interrompent l’élimination du dioxyde de carbone. Pour permettre la réouverture des voies respiratoires, le cerveau déclenche des micro-réveils. Bien qu’inconscients, ils entraînent un sommeil de mauvaise qualité : il n’est pas réparateur, ce qui génère une sensation permanente de fatigue.
D’autres troubles ayant des conséquences directes sur la santé sont liés au SAOS, notamment chez les personnes diabétiques.
Sommeil et diabète
L’équilibre du sommeil est particulièrement important chez les personnes diabétiques.
En effet, pendant le sommeil, en temps normal :
Les cellules adipeuses sécrètent notamment de la leptine (« l’hormone de la satiété »).
Le métabolisme glucidique se régule.
Si le sommeil est déréglé :
La leptine ne joue plus son rôle, la sensation de faim est accrue, ce qui accroit le risque de surpoids.
Un mauvais sommeil affaiblit le métabolisme des sucres. Il y a donc une dérégulation du métabolisme glucidique.
La quantité d’insuline produite diminue, son action également.
LES SYMPTÔMES - LES EXAMENS
DÉPISTER
Est-ce que je fais de l’apnée du sommeil ?
Les symptômes
Ronflements de manière chronique.
Sentiment d’étouffer la nuit.
Observation par l’entourage de pauses respiratoires.
Sentiment de fatigue au réveil et tout au long de la journée. Maux de tête, somnolence, difficulté de concentration.
Besoin d’uriner la nuit.
Le conjoint joue un rôle majeur dans l'établissement du diagnostic. Il est un véritable observateur des symptômes : c'est souvent lui qui constate les pauses respiratoires, alors que la personne atteinte d'apnée n'est pas toujours très consciente de ses troubles.
Le diagnostic
Un premier dépistage :
Un premier dépistage peut être réalisé en recherchant ses symptômes. Il faut savoir que ce syndrome d’apnées du sommeil est plus fréquent chez les hommes, en présence d’une obésité (notamment si elle se porte sur le ventre) et après 50 ans. Toutefois, le syndrome d’apnées du sommeil peut aussi survenir dans d’autres conditions.
Pour évaluer son risque de présenter un syndrome d’apnées du sommeil, on peut s’aider du « questionnaire de Berlin » (10 questions pour évaluer le sommeil).
Les examens médicaux plus poussés :
Pour établir un diagnostic définitif, il faut consulter un spécialiste du sommeil qui réalisera ou fera réaliser un enregistrement du sommeil.
On réalise généralement une polygraphie respiratoire (enregistrement durant le sommeil de paramètres cardiaques et respiratoires) sur une nuit, dans un centre ou à domicile. Parfois, il est nécessaire de réaliser une polysomnographie, un examen plus complet (enregistrement de l’activité du cerveau, des muscles, des yeux, etc.) qui permet de dépister d’autres troubles du sommeil.
50%
des personnes diabétiques de type 2 font des apnées du sommeil.
50%
des personnes souffrant de SAOS ont un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 (c'est-à-dire présente une obésité).
40%
des personnes atteintes de SAOS développeront le diabète de type 2.
SAOS ET DIABÈTE
COMPRENDRE
Les manifestations du SAOS :
Pour le diabète de type 2
Les troubles du sommeil doivent être surveillés car ils ont un effet sur le diabète.
La présence d’un syndrome d’apnées du sommeil augmente l’insulinorésistance. Il peut donc influencer l’équilibre du diabète.
Toutefois, le traitement du syndrome d’apnées du sommeil n’est pas suffisant pour améliorer cet équilibre.
Le syndrome d’apnées du sommeil a principalement pour conséquence d’induire de l’hypertension artérielle. Ceci est évité grâce au traitement de l’apnée. Le contrôle de la tension artérielle est très important pour éviter les complications rétiniennes, rénales et cardiovasculaires du diabète.
Pour le diabète de type 1
La prévalence du SAOS est plus élevée chez le patient diabétique de type 1 que dans la population générale : on l’observe chez 16% des patients ayant un diabète de type 1.
Les études sont cependant assez rares, et les données collectées doivent être prises avec précaution – elles sont établies sur de petits groupes de 50 à 150 patients.
Parmi les patients diabétiques de type 1 qui ont été étudiés, le dépistage du SAOS serait plus souvent positif :
chez ceux qui présentent des complications dégénératives du diabète – rétinopathie, néphropathie, neuropathie périphérique, maladies cardio-vasculaires (hypertension, coronaropathie, athérome…)
chez ceux dont la durée d’évolution du diabète est la plus longue.
Chez les personnes non diabétiques
Le SAOS est un facteur de risque déclencheur du diabète.
Les apnées provoquent une baisse du taux d’oxygène dans le sang, ce qui entraîne :
Une diminution de la tolérance au glucose (signe précurseur de l’arrivée d’un diabète de type 2)
Une baisse de l’efficacité de l’insuline (insulinorésistance).
ET MOI ? QUE DOIS-FAIRE ?
AGIR
Privilégier une bonne hygiène de vie
manger équilibré,
pratiquer une activité physique régulière,
avoir un horaire de sommeil régulier,
perdre du poids,
limiter l’alcool.
La perte de poids
Les évolutions du poids (surpoids, obésité) et des symptômes du SAOS sont intimement liées. Les deux contribuent à l’augmentation des risques liés au diabète, notamment au diabète de type 2.
Chercher à perdre du poids constitue donc un enjeu essentiel pour lutter contre l’apparition ou l’aggravation d’un SAOS.
Mais certains médecins et chercheurs considèrent qu’il est difficile de perdre du poids sans régler au préalable le SAOS. La lutte doit donc être conduite sur les deux fronts en même temps.
La ventilation en pression positive continue (PPC)
Le PPC est un petit appareil à turbine qui envoie de l’air sous légère pression dans les voies aériennes supérieures, à travers un masque nasal ou bucco-nasal.
Le choix du masque et le réglage de la pression et du débit d’air doivent être adaptés à chaque patient par un technicien du sommeil.
Conséquence directe : le flux d’air maintient les voies respiratoires ouvertes, empêchant l’apnée tout au long de la nuit.
Bénéfices : la qualité de vie globale de la personne diabétique est améliorée, la somnolence diurne est diminuée, le niveau de pression artérielle est réduit grâce à la diminution de l’effort cardiaque nocturne.
Conséquence indirecte : le métabolisme du glucose dans l’organisme et la sensibilité à l’insuline sont améliorés.
Ce Mémo a été revu et validé par le Pr Anne-Laure Borel, endocrinologue et diabétologue.